À l’avant-garde du « Docu-fiction », Françoise Romand mise à l’honneur au Festival Corsica Doc
Appelez-moi Madame sera projeté lors de la 16ème édition du Festival Corsica Doc intitulé cette année Féminins/Masculins… Fictions/Documentaires à Marignana le mardi 11 octobre à 18h00 et le dimanche 16 octobre à 14h au cinéma Laetitia à Ajaccio.
Le film de Françoise Romand était le premier qui abordait une histoire transsexuelle en France dans les années 80.
Ciotadenne dont la famille a marqué l’histoire de la ville de La Ciotat avec un grand-père devenu maire et un arrière-grand-père ayant tourné dans les premiers films des frères Lumière dont « L’arroseur arrosé ». Son autre arrière-grand-père était lui chef de gare lors du tournage du célèbre « Arrivée d’un train en gare de La Ciotat » de 1895.
Françoise Romand est diplômée d’une grande école de cinéma, l‘IDHEC (Institut des Hautes Études Cinématographique) devenue la FEMIS, (l’école nationale supérieure des métiers de l’image et du son) en 1988 et a enseigné son art, le cinéma, à Harvard.
Appelez-moi Madame, un des premiers docu-fictions de Françoise Romand, produit pour TF1, alors télévision publique, a fait l’effet d’une bombe en 1986.
Voici son pitch, on comprendra facilement pourquoi il a toute sa place dans la programmation de cette édition 2022 qui « souhaite ouvrir la réflexion sur cette complexe question qui ouvre celles du sexe, de la sexualité, du féminisme, du militantisme queer…. Sans oublier le désir et le plaisir » mais vous pouvez décider de passer ce paragraphe si vous préférez bénéficier de l’avalanche de « moments » inattendus proposés par un montage subtil et les personnalités complexes des acteurs. Dans un petit village normand, vivaient un couple de communistes avec leur fils adolescent. Le mari, défraie la chronique quand, à 55 ans, revêtu d’une robe, il fait le tour des petits commerces en disant que maintenant il s’appellera Madame. Sa femme, directrice de l’école maternelle, l’a soutenu dans sa transformation aux yeux de tous. Le tournage a été à la fois délicat et constructif, la cinéaste se souvient : « Poétesse, Ovida Delect, devenue transsexuelle, était très inquiète de son image. Toutes les nuits, elle écrivait des textes que je devais écouter religieusement dès mon arrivée. Alors, je lui ai demandé de présenter le film dont elle rêvait à la caméra. Se baser sur ses rêves et ses fantasmes m’a inspiré d’autres séquences… »
Le festival corse propose de mettre à l’honneur des avant-premières et des pépites du patrimoine.
Seront présentées les « perles » comme ils les appellent « d’Alice Guy, celles de Jean Painlevé ou d’Ernst Lubitsch, l’autoportrait d’Ed Wood en travesti (Glen ou Glenda) les ciné-tracts féministes d’Agnès Varda en 1975, ou de Carole Roussopoulos. Et, plus récents : des portraits saisissants autant par leur transgression que par leur profondeur, réalisés parShirley Clarke, Sébastien Lifschitz, Françoise Romand, Alexis Langlois, Virginie Despentes, le chef d’œuvre de Rainer Werner Fassbinder (L’année des 13 lunes) Et Joyland de Saim Sadiq (en avant-première), et pour finir en beauté Feu follet de Joao Pedro Rodriguez… Le mélange des genres à son comble, du comique au tragique, voire hot si vous l’aimez ainsi ! »
Lien vers le site Corsica Doc : https://www.corsicadoc.fr/accueil/edition-2022/festival/