Revue de presse – Appelez-moi Madame (1986)

2 min.
Interview des étudiants cinéma de Corte pour le Festival Corsica Doc

News.ESEuro 8 novembre 2022


Fréquence-sud.fr 8 novembre 2022 par Marion Miguel Paredes


La Marseillaise 3 novembre 2022 par Catherine Walgenwitz


Médiapart – Jean-Pierre Thibaudat – Francoise Romand, cinéaste des êtres recomposés

« On est loin, très loin des clichés accolés au mot « transsexuel ». Loin des villes, loin des paillettes, loin de Taïwan. Nous sommes dans un village normand, non loin de Caen. Jean-Pierre a été un jeune résistant, arrêté à 17 ans, il part en déportation, quand il revient il ne pèse plus que 27 kilos. Il milite au parti communiste, écrit des poèmes depuis toujours. Paul Eluard en a lu un lors d’un meeting  dans la salle de Mutualité lorsque Jean-Pierre était étudiant à Paris.

Jean-Pierre se marie donc avec Huguette, ils ont un fils, Jean-Noël. Ce n’est que tardivement qu’il réveille et affirme la femme qui sommeillait en lui. Huguette, par amour, l’accompagne dans ce voyage dont elle et leur fils avaient perçu des premiers signes : discrètement, Jean-Pierre s’habillait en femme et s’en allait par les rues du village. Jean-Pierre devient Ovida, c’est aussi son nom de poète. »


Télérama – François Ekchajzer – Les Rencontres de Montreuil documentent le genre

« Si certains choix de réalisation comme la texture de l’image accusent l’âge avancé d’Appelez-moi Madame, la liberté de style et de ton dont y fait preuve Françoise Romand comme la décontraction avec laquelle Ovida Delect assume et revendique ce qu’elle est jusque dans ses extravagances donnent à ce film méconnu une modernité rafraîchissante. L’œuvre facétieuse et touchante d’une réalisatrice… Un film qui interroge par ricochet le caractère corseté ou impersonnel de la plupart de « nos » documentaires dits « de société ». »


Chronicart – Jean-Philippe TESSE

« …Mise en scène comme mise en situations loufoques et toujours bien senties, qui racontent quelque chose des personnages à la manière d’un psychodrame ; mise en scène au sens plus classique d’une attention toujours tenue pour le cadre et le montage, qui lui fait chercher des angles, des amorces, des broderies formelles qui cassent l’évidence et portent les personnages au-delà de leur histoire, vers une mélancolie parfois, un horizon de grandeur toujours. Epatant. »

Alternative libertaire – ADELINE

Chicago Reader – Jonathan ROSENBAUM

Les fiches du cinéma – Frédéric ARON

… « Françoise Romand filme le réel avec une légèreté et une fantaisie inédites dans la production actuelle. Ses effets à la Méliès invoquent un cinéma des origines, primitif et troublant. Sa signature : des scènes découpées en plans fixes, un peu bancales, où la fiction s’engouffre dans la banalité du quotidien. Ovida et Huguette ouvrent le film en poussant la chansonnette, rejouent la pause d’une photo du passé, s’improvisent animatrices dans un studio de radio… Tout est fabriqué… »

VICE – Frédéric GENDARME

Charlie Hebdo – Stéphane BOU

… « Croyez-moi : le dernier plan du film, dans lequel Jean-Pierre-Ovida, en robe de mariée, et sa femme, Huguette, se tiennent par les épaules en nous regardant droit dans les yeux, est une des images les plus tendrement grotesques et émouvantes qu’il vous sera jamais donné de voir, comme au croisement du monde de Fellini et de celui de Gombrowicz. »

Culturopoing

New York Times – Vincent CANBY